
Inquiets face à la montée des tensions socio-politiques à l’approche des élections municipales, les prêtres vaudous de Bè et du Grand Adakpamé ont procédé, ce dimanche 13 juillet, au Palais royal de Togbui Lanklivi 1er , chef d’Adakpamé, à une importante cérémonie de consultation du Fâ. Organisée avec l’aval des chefs traditionnels , cette initiative visait à interroger les forces spirituelles sur la situation du pays.
Sous la conduite des boconons (prêtres du Fâ), vêtus de blanc et réunis en présence de dignitaires tels que Togbui Lanklivi 1er et Togbui Elo Fiognekou, chef du quartier de Kpota Dénouvimé, la cérémonie a livré un message clair : le signe « Kpoli Trokpekokya ».
Un avertissement spirituel pour le vivre-ensemble
Selon l’interprétation des grands prêtres, ce signe indique que le vivre-ensemble sera mis à rude épreuve dans les temps à venir. La paix, jusqu’ici préservée, pourrait vaciller face aux tensions latentes. Néanmoins, le message du Fâ se veut aussi porteur d’espoir : des sacrifices rituels précis permettront d’apaiser les esprits et de ramener la stabilité.
Un appel à la vigilance et à la responsabilité collective
Togbui Elo Fiognekou a salué la démarche des prêtres vaudous, soulignant son importance dans le contexte actuel. « Cette initiative vient à point nommé. Elle éclaire sur les menaces qui pèsent sur notre pays et trace la voie pour les éviter », a-t-il déclaré. Il a également appelé les citoyennes et citoyens à cultiver la non-violence et la tolérance, conditions indispensables à la préservation de l’unité nationale.
Le Fâ, guide spirituel et gardien de l’équilibre social
Pour les non-initiés, le Fâ est une science divinatoire traditionnelle pratiquée principalement au Togo, au Bénin et au Nigeria. Il joue un rôle fondamental dans la spiritualité vodoun, servant de canal de communication entre les hommes, les divinités et les ancêtres.
Au-delà du rituel, cette consultation du Fâ rappelle le rôle central que joue la tradition dans la lecture des enjeux collectifs et la recherche de solutions durables, dans un pays où modernité et spiritualité cohabitent au quotidien.
Gilles OBLASSE