Session délocalisée de l’Assemblée nationale à Kara
Une approche innovante du régime parlementaire

Conformément aux dispositions de l’article 12 alinéa 1er de la Constitution et de l’article 2- 4 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale la deuxième session ordinaire de l’année, a été solennellement ouverte mardi 1er octobre 2024 au Palais des Congrès de Kara. L’événement qui est placé sous le signe d’un parlement ouvert et accessible et présidé par le Président de l’Assemblée nationale, Sevon-Tépé Kodjo Adédzé, s’est déroulé en présence du ministre des droits de l’homme, de la formation à la citoyenneté et des relations avec les institutions de la République, des présidents des Assemblées nationales du Bénin et de Côte d’Ivoire, de la Présidente du Parlement de la CEDEAO, du Président du Comité Interparlementaire de l’UEMOA, des membres du gouvernement, des autorités politiques, administratives, militaires, traditionnelles et religieuses ainsi que de plusieurs invités de marque.
Deux messages ont été délivrés à l’ouverture, à savoir respectivement celui de Adama Bictogo, Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire et de Louis Gbèhounou Vlavonou, Président de l’Assemblée nationale du Bénin.
Dans leur allocution, les deux personnalités ont félicité le Président de l’Assemblée nationale pour sa brillante élection à la tête de la représentation nationale ainsi que le Président de la République Faure Essozimna Gnassingbé pour sa diplomatie agissante dans la sous-région avant de souligner le changement politique et juridique intervenu dans le paysage politique togolais. Pour ce qui est des nombreux défis et difficultés diverses auxquels cette première législature de la cinquième République en proie, ils ont exhorté leurs collègues députés à un débat constructif et à des résultats concrets sans esprit partisan et en étant au-dessus des clivages politiques.
Soulignant l’importance des liens historiques entre le Togo et la Côte d’Ivoire, initiés par les Présidents Félix Houphouët-Boigny et Gnassingbé Eyadéma, M. Adama Bictogo, a émis le vœu de les voir se poursuivre aujourd’hui sous l’égide des Présidents Alassane Ouattara et Faure Essozimna Gnassingbé. Il s’est également félicité des récentes réformes au Togo, notamment l’adoption de la nouvelle Constitution de mai 2024, qui renforce le rôle du Parlement dans le système institutionnel, consolidant ainsi la démocratie et l’État de droit.
Le Président de l’Assemblée nationale du Bénin, Louis Gbèhounou Vlavonou, a quant à lui, exhorté les parlementaires à œuvrer avec discernement et équité pour le bien de leur nation. Il les a encouragés à « travailler en bonne intelligence pour incarner et illustrer le laboratoire de la démocratie en Afrique ». En vue de maintenir l’harmonie entre la majorité et la minorité parlementaires, au service exclusif de la population, l’orateur a souligné l’importance de la concertation et de la consultation.
Dans son intervention, le Président de l’Assemblée nationale a relevé l’importance historique de cette séance d’ouverture de la deuxième session ordinaire, marquée par la présence de ses homologues du Bénin et de la Côte d’ivoire, ainsi que par les hommages rendus aux chefs d’État pour leur engagement en faveur d’une Afrique solidaire et prospère.
« Aujourd’hui, en réalité, nous procédons à l’ouverture de la toute première session ordinaire de notre législature. Jour extraordinaire donc pour moi, président de l’Assemblée nationale, car pour cette première fois, en plus de la délocalisation hors du siège, deux de mes homologues de pays frères du Togo nous manifestent leur amitié en se donnant du temps pour être présents à nos côtés.
Je tiens ici à rendre un vibrant hommage à Leurs Excellences, Messieurs Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, Patrice Talon, Président de la République du Bénin et Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République togolaise, pour leur politique d’une Afrique plus solidaire et plus prospère en faveur du bien-être des peuples.
Je m’en voudrais de ne pas exprimer mon admiration au Président Faure Essozimna Gnassingbé, garant de la continuité de l’Etat et du bon fonctionnement des institutions de la République, pour sa grande vision de modernisation et de développement inclusif et durable de notre pays.
La Représentation nationale porte l’espérance que la démocratie réponde réellement aux préoccupations de nos valeureuses populations et contribue efficacement à résoudre durablement les problèmes sociétaux auxquels sont confrontés nos Etats.
En adoptant le modèle de régime parlementaire, notre pays fait un choix : le choix de l’anticipation plutôt que de la réaction, le choix de la lucidité contre la tentation de la facilité, le choix de la maîtrise de notre destin plutôt que la soumission à la pression de l’actualité.
Dans les trois prochains mois, il nous faudra impérativement poursuivre dans le même sens et avec abnégation le mandat constitutionnel de représentant de la nation», a affirmé Sevon-Tépé Kodjo Adédzé, Président de l’Assemblée nationale.
Prévue pour durer 3 mois, cette session est également dite budgétaire en raison de la place importante qu’occupent l’étude et l’adoption du budget de l’année suivante. Au programme de l’Assemblée nationale, on note l’exercice de ses autres prérogatives constitutionnelles.
A travers cette session délocalisée pour une Représentation nationale plus proche des populations, c’est l’approche innovante proposée dans le régime parlementaire et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale le stipule, qui se dessine. Par ailleurs, l’ouverture de la séance au public a permis aux nombreuses populations de la région de la Kara de découvrir la pratique parlementaire en séance plénière.
Gilles OBLASSE