3ème session extraordinaire du parlement de la CEDEAO / Sévon-Tépë Kodjo Adédzé : »L’enjeu pour nous aujourd’hui est de préserver les acquis de la Communauté, et c’est en refusant les bégaiements de notre histoire que nous serons à la hauteur de notre époque, de son urgence, de sa gravité”


Cette cérémonie solennelle d’ouverture a connu aussi la présence d’importantes personnalités notamment la présidente du Parlement de la CEDEAO, Memounatou Ibrahima , des présidents des institutions de la République, des membres du gouvernement, des membres du corps diplomatique et consulaire ainsi que d’autres invités de marque. Elle a été ponctuée par diverses interventions.
Pendant dix jours , les parlementaires plancheront sur plusieurs dossiers, parmi lesquels le projet de budget 2025 de l’institution et sa stabilité budgétaire, l’inclusion financière des femmes dans la région, ou encore les réformes de modernisation en lien avec la Vision 2050 de l’Organisation régionale. En outre, les travaux seront couplés avec ceux du deuxième séminaire parlementaire d’orientation des députés de la 6e législature.
La présidente du parlement de la CEDEAO, Hadja Mémounatou Ibrahima, dans son allocution, est revenue sur les maux qui minent l’avenir des populations, retardent l’intégration véritable.
Elle a ensuite proposer des approches de solutions.
« Pour faire face à ces défis multiformes, il est essentiel que la CEDEAO, après 50 ans d’existence, accélère les réformes quant à ses objectifs, et son fonctionnement en ayant toujours à l’esprit la consolidation des principes de démocratie et de bonne gouvernance non seulement en son sein mais également au sein de ses Etats membres », a indiqué Hadja Mémounatou Ibrahima, Présidente du parlement de la CEDEAO.
Dans son discours d’ouverture, le Président de l’Assemblée, Sevon-Tépé Kodjo Adédzé a rappelé les idéaux des pères fondateurs de la CEDEAO, que sont la paix et la prospérité partagée.
« La simple vérité de notre époque est que l’intensité de nos connexions fait disparaitre les frontières entre nos peuples et permet d’assurer la prospérité partagée. Cette prospérité à l’échelle nationale peut accroitre la prospérité de la CEDEAO, tout comme la paix et la sécurité au sein de nos Etats peuvent contribuer à la paix et à la sécurité au sein de notre espace.
Ainsi, je souhaite que la Présidence togolaise du Parlement de la CEDEAO contribue à renforcer davantage les idéaux de nos pères fondateurs et à réaffirmer nos valeurs identitaires. Ayons à l’esprit et de façon permanente que les frontières divisent, mais la CEDEAO rapproche les peuples que nous sommes malgré nos diversités. Nous devons nous efforcer de vivre cette réalité, ainsi nous honorerons nos visionnaires à qui je souhaite un repos éternel. Derrière cette construction communautaire tournée vers le marché commun, c’est la promesse de paix, de prospérité, de liberté que le projet forge. C’est là, la lucidité de nos aïeux de transformer ce combat séculaire pour l’hégémonie ouest-africaine en coopération fraternelle. L’enjeu pour nous aujourd’hui est de préserver les acquis de la CEDEAO, de les chérir, de se les rappeler et de les ennoblir. Et c’est en refusant les bégaiements de notre histoire que nous serons à la hauteur de notre époque, de son urgence, de sa gravité », a déclaré le Président de l’Assemblée nationale.
Les travaux de cette session interviennent deux ans après celle qui a eu lieu en octobre 2022 à Lomé. Les discussions porteront principalement sur l’adoption du projet de budget 2025 du Parlement de la CEDEAO, la stabilité budgétaire, ainsi que sur des réformes essentielles pour moderniser cette institution, selon les détails de l’Assemblée nationale. Ces échanges s’inscrivent dans le cadre de la Vision 2050 de la CEDEAO, visant à bâtir une Afrique de l’Ouest intégrée, prospère et pacifique.
Au total, la session devrait réunir 115 parlementaires issus des 15 États membres de la communauté, avec un accent particulier sur l’inclusion financière des femmes et la consolidation de la gouvernance régionale.
Gilles OBLASSE