
Face à une crise de la dette qui menace directement la stabilité économique et sociale de nombreux pays du continent, l’Union africaine se donne rendez-vous à Lomé autour d’un thème fort : « Agenda de gestion de la dette publique en Afrique : restaurer et préserver la viabilité de la dette ».
Alors que plus de 25 pays africains sont aujourd’hui classés en situation de surendettement ou à haut risque, les États membres, partenaires financiers et experts africains veulent poser les bases d’une nouvelle approche collective. L’objectif est double : sortir de la spirale d’endettement insoutenable, et bâtir une stratégie durable qui garantisse des marges de manœuvre pour les investissements sociaux essentiels.
Car l’enjeu est de taille. Plus de 30 pays africains consacrent aujourd’hui plus de ressources au service de la dette qu’à la santé publique, selon le PNUD. Et pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) et les ambitions de l’Agenda 2063, l’Afrique aurait besoin de 1 300 à 1 600 milliards de dollars supplémentaires.
À travers son thème, la conférence de Lomé veut offrir plus qu’un cadre de discussion : un espace de décision. Restaurer la viabilité de la dette, c’est repenser les mécanismes de restructuration et les conditions d’emprunt. Préserver cette viabilité, c’est promouvoir des pratiques budgétaires transparentes, responsables et efficaces, à long terme.
Les travaux attendus aboutiront à une Déclaration de Lomé, à des recommandations politiques fortes et à une position africaine commune sur les réformes nécessaires à l’architecture financière mondiale. Car au-delà des chiffres, il s’agit pour l’Afrique de reprendre la main sur son avenir économique, avec une voix unie.
Gilles OBLASSE