Nouvelle crise diplomatique entre Bamako et Alger : Le Mali, le Niger et le Burkina Faso rappellent leurs ambassadeurs

Les tensions montent entre Bamako et Alger après la destruction, fin mars, d’un drone malien par l’algérie. Dans un communiqué , le Mali annonce, conjointement avec ses alliés du Niger et du Burkina Faso, le rappel de leurs ambassadeurs en Algérie. Nouvelle crise diplomatique entre Bamako et Alger.
Le 1er avril, un drone de l’armée de Bamako avait été abattu par les forces algériennes au motif qu’il avait pénétré sans autorisation le territoire d’Alger. Ce que le Mali avait démenti, assurant que l’aéronef se trouvait bien sur son territoire.
« Le collège des chefs d’Etat de l’AES [Alliance des Etats du Sahel] décide de rappeler pour consultations les ambassadeurs des Etats membres accrédités à Alger », ont annoncé les trois pays dans un communiqué commun. Cette décision intervient dans un climat de profonde dégradation des relations entre les deux pays.
« Face à la gravité de cet acte d’agression inédit », le Mali « condamne avec la dernière rigueur cette action hostile, inamicale et condescendante des autorités algériennes », poursuit le communiqué.
Selon les autorités maliennes, , l’épave du drone a été localisée dans une zone située à 9,5 kilomètres au sud de la frontière entre le Mali et L’algerie.L’affaire est d’autant prise au sérieux, que selon le ministère, «la destruction du drone a empêché la neutralisation d’un groupe terroriste qui planifiait des actes terroristes contre l’AES» (l’Alliance des Etats du Sahel)
L’accord de paix d’Alger
Ce contentieux est le dernier en date entre le Mali et son grand voisin algérien, dont les relations n’ont cessé de se dégrader ces dernières années. Les deux pays avaient déjà rappelé leurs ambassadeurs respectifs à la suite d’une brouille en décembre 2023. Le Mali reproche à l’Algérie d’entretenir une «proximité avec les groupes terroristes», notamment dans la région frontalière, où l’armée malienne et ses alliés russes ont subi fin juillet de lourdes pertes.
Fin janvier 2024, le Mali avait annoncé la «fin, avec effet immédiat», de l’accord de paix d’Alger, signé en 2015. Cet accord a longtemps été considéré comme essentiel pour stabiliser le pays, confronté depuis 2012 à une crise sécuritaire nourrie par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI), et de bandes criminelles communautaires.
En rappel, les trois pays sahéliens ont quitté la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qu’ils estiment inféodée à la France.Fin janvier 2024, le Mali avait annoncé la « fin, avec effet immédiat », de l’accord de paix d’Alger, signé en 2015.
Gilles OBLASSE ( Togo )